Exemples

Un atelier qui incite à découvrir les techniques de restauration

L’atelier Arte Restauro à été crée en 1971 par Marie-Hélène Echeverria-Sacx. Il se trouve aujourd’hui à Biarritz. Dans la présentation  dans leur site de leur atelier: ils affirment utiliser “ l’ensemble des techniques nécessaires à la conservation et à la restauration tout en respectant l’originalité et la singularité des supports (toiles, bois, métaux, murs, etc.), ainsi que l’historique et l’esthétique des œuvres d’art.”. Ce que dans la restauration-conservation est un aspect fondamental pour pouvoir réaliser un bon travail. Les produits qu’ils utilisent sont toujours réversibles et ils proposent aux clients de suivre la restauration des oeuvres tout au long de l’intervention. Cela est un point très positif de l’atelier puisque les amateurs peuvent ainsi découvrir le métier de plus près.

Ils proposent des services de restauration des tableaux, de conservation des tableaux et de protection des œuvres. Les techniques que l’équipe utilise sont nombreuses. Nous allons en citer celles que sont décrites dans leur site d’une façon complète et brève, vous pouvez cependant lire la description complète faite par l’atelier dans leur site. Cliquez sur le titre de chaque technique pour lire la description du site.

La restauration de la surface du tableau est faite après les étapes de refixage, de rentoilage ou parquetage, de nettoyage et de comblement des manques ou lacunes au mastic ou au gesso. On va d’abord appliquer une couche de vernis pour isoler le mastic ou le gesso. Une fois séchée on applique une base de couleur à l’eau. Ensuite, une nouvelle couche de vernis d’isolation. On va procéder à l’application de transparences à la peinture à l’huile avec un liant au vernis. Finalement, on applique une dernière couche de vernis de protection.

Une fois que la couche picturale est protégée par cartonnage et une fois le tableau le rentoilé, on va procéder au nettoyage. Comme son nom l’indique cette étape sert à enlever la saleté déposée sur l’œuvre. Ainsi elle consiste à éliminer ou alléger les vernis colorés par l’oxydation. De même les repeints des restaurations antérieures pourraient être aussi ôtés.

 

© Arte Restauro

© Arte Restauro

Sur les peintures sur toiles, les déchirures, accros, pertes d’adhérence de la matière picturale…, peuvent nécessiter la consolidation du support. Cela implique le doublage de la toile existante avec une toile neuve.

Si les bords de l’œuvre sont endommagés et le rentoilage n’est pas nécessaire il faut poser des bandes de tension sur les quatre côtés pour que la toile soit bien tendue.

© Arte Restauro

© Arte Restauro

Les tableaux sur bois sont très sensibles aux variations d’hygrométrie et de températures ce qui amène à la déformation de l’œuvre. C’est pour éliminer cela que le parquetage est utilisé. Il consiste à mettre un quadrillage de lattes de bois à l’arrière du tableau. Elles sont toujours de lattes fixes et mobiles.

© Arte Restauro

© Arte Restauro

Cette  étape consiste à coller sur la couche picturale, une ou plusieurs couches des feuilles de papier Japon avec une colle naturelle.

© Arte Restauro

© Arte Restauro

Consiste à coller une toile sur un support rigide (bois, carton). Il faut faire attention lors de l’utilisation de cette technique.

Cette technique consiste à supprimer le support ancien et à reporter la couche picturale sur un nouveau support. Si le support d’origine est une toile, elle sera éliminé fil à fil et transposée sur une autre toile. S’il s’agit d’un panneau, le bois sera éliminé par ciselage, rabotage et ponçage et la couche picturale sera mise sur un autre panneau.

Les fissures et les manques de matières picturales sont comblés au mastic ou au gesso appliqué et poncé jusqu’à affleurer la couche picturale.

© Arte Restauro

© Arte Restauro

Les châssis sont des cadres en bois montés préférablement par tenons et mortaises.

L’utilisation des vernis à une finalité double d’isolation entre les diverses couches de couleurs parties de la réintégration des couleurs et de protection de la couche picturale de l’œuvre contre les agressions extérieures. Ils existent plusieurs types.

Leur site est très simple mais informe très bien aux clients peu connaisseurs sur le déroulement d’une restauration. Il donne aussi beaucoup d’exemples d’anciennes restauration dans la rubrique Nos réalisations qui se trouve au menu ou dans l’accueil du site. C’est donc un site que d’une part introduit aux amateurs aux techniques de la restauration et un bon contact pour les particuliers qui veulent faire restaurer, nettoyer ou préserver leurs tableaux.

« La Venaria Reale » un centre italien de restauration

La fondation italienne Centro per la Conservazione e il Restauro dei Beni Culturali “La Venaria Reale” (CCR) a été crée en 2005 par le Ministère de la Culture, la région Piémont, l’Université de Turin, la fondation de 1563 pour les Arts et la Culture et la Fondation CRT. L’idée c était de ouvrir un institut pour le développement des connaissances spécifiques et la recherche dans le domaine de la conservation-restaurations des biens culturels dans la région de Turin. Leur méthodologie est basée dans l’intégration de connaissances de trois secteurs : la conservation, l’histoire de l’art et la science. Pour cette institution le procès de restauration doit toujours être multidisciplinaire.

Le site est très simple, élégante et bien organisée. Il n’est pas en français mais il est proposé en anglais, ce qui est une bonne option pour ceux qui ne parlent pas l ‘italien. Le menu principale se trouve dans le tête de page et comporte différentes pages. Nous allons nous intéresser plutôt à la page : Area et plus particulièrement aux Canvas and Panels puisque la restauration de peinture est le sujet de notre blog.

© Capture d'écran sur le site de la Venaria Reale

© Capture d’écran sur le site de la Venaria Reale

Dans cette section on trouve une petite description de ce qui fait le laboratoire de restauration des peintures sur toile et sur bois. Ainsi que l’information des ses plus récentes interventions. Ensuite, nous pouvons une liste d’articles sur les œuvres restaurés par le laboratoire.

© Capture d'écran sur le site de la Venaria Reale

© Capture d’écran sur le site de la Venaria Reale

Leur avant-dernier article est fait sur deux œuvres restaurées des peintres italiens du début du XVIIe siècle : Peranda et Castelli. La première œuvre restauré est celle de Peranda, la Conversion de Saint-Paul qui date de 1612. Cette intervention a permis de récupérer la lisibilité originale de l’œuvre. De plus, les études faites sur le tableau lors de la restauration ont révélé certains éléments inédits comme la présence d’une couche picturale au dessous de celle qu’on voit actuellement, ce qui nous renseigne sur une réutilisation de la toile.

© Capture d'écran sur le site de la Venaria Reale

© Capture d’écran sur le site de la Venaria Reale

En ce qui concerne le tableau de Castelli, La Vierge et l’enfant avec des Saint de 1603. Il a été nettoyé du vernis oxydé, des retouches et des anciennes restaurations. Les observations et les analyses menées lors de la restauration ont permis de mieux étudier les techniques utilisées au moment de la réalisation du tableau qui correspondent plutôt à la zone Emilia. Ce qui permet d’attribuer avec plus de certitude le tableau au peintre Annibale Castles.

© Capture d'écran sur le site de la Venaria Reale

© Capture d’écran sur le site de la Venaria Reale

Cliquez ici pour lire l’article en entier de la restauration de la Vierge et l’enfant avec des Saints d’Annibale Castelli, 1603. (Format pdf en italien) 

Cliquez ici pour lire l’article en entier de la restauration de la Conversion de Saint-Paul de Sante Peranda, 1612. (Format pdf en italien)

Le site offre aussi des actualités, des formations, des recherches, des produits et services, une librairie, une gallérie et des informations aussi sur d’autres secteurs de la conservation-restauration.

Il faut dire qu’il s’agit d’un très bon site qui nous permet de connaître un peu plus sur la restauration en Italie. D’autant plus, nous ne trouvons très peu d’information et très peu des sites bien construits par les instituts ou écoles de restauration italiennes, ce qui fait de « La Venaria Reale » une véritable source pour tous les amateurs et professionnels de la restauration qui s’intéressent à l’art italienne. Or, il faudrait mieux voir le site dans sa version en italien si vous le parlez car en anglais le contenu est des fois moins complet et plus synthétisé.

La recherche catalane partagée au monde entier

La revue Unicum est une publication annuelle, faite par l’Escola Superior de Conservaciói Restauració de Béns Culturals de Catalunya. Son but est de propager les activités et les expériences a partir d’une publication périodique qui soit à la fois un espace ouvert à la collaboration et à la diffusion de nouvelles découvertes dans le champs de la recherche.

Le site de la revue catalane Unicum a été crée pour devenir un outil des professionnels de la restauration-conservation du monde entier et pas seulement des restaurateurs ou conservateurs catalans. Grace à Internet, la revue a pris un côté plus interactif et cherche à rendre possible le contact entre les conservateurs et les restaurateurs. Par ce moyen, le contenu de la revue est maintenait accessible par tout dans le monde en format numérique.

Dans ce but le site propose une carte des visiteurs qui se trouve tout en bas de la page d’accueil. Si l’on clic sur l’image on est envoyés vers un tableau de bord ou il y a une carte qui nous indique en temps réel qui est connecté. Par exemple au moment de ma connexion il y avait des gens du Brésil, Mexique, France, Thaïlande et beaucoup d’autres pays. Nous pouvons observer qu’en effet le site est visité par un public très international.

Carte Unicum visiteurs

© Capture d’écran du site whos.amung

Le visiteur a la possibilité de choisir la langue du site dès la page d’accueil. Il peut choisir parmi le catalan, l’espagnol et l’anglais en cliquant sur les drapeaux qui se trouvent en haut à droite de la tête de page. À côté se trouve une barre de recherche. Le menu est très simple est compréhensible, on a juste deux onglets, un qui nous renvoie à l ‘édition la plus récente et l’autre qui nous renvoie aux éditions précédentes.

Tête de page Unicum

© Capture d’écran du site Unicum

Pour mieux expliquer l’organisation des articles nous allons prendre un article en espagnol de la revue de l’édition 2011 qui s’intitule : « El gran día de Girona », la restauración de una obra de gran formato (« Le grand jour de Gironne », la restauration d’une œuvre de grand format). Pour accéder à cet article faut d’abord se rendre sur l’image de la revue 2011 qui se trouve dans le module à gauche  de la page d’accueil ou sur le bouton Previous EditionsChaque édition classe ses articles en différentes catégories qui sont disposés dans un sommaire avec une petite description en dessous du titre de chaque article. Ces catégories peuvent être : histoire, technologie, iconographie, archéologie, formation, recherche (…). Dans le cas de notre article, il se trouve dans la catégorie conservation-restauration parmi deux autres articles.

© Capture d'écran du site Unicum

© Capture d’écran du site Unicum

Une fois qu’on ouvre l’article qui nous intéresse, nous allons trouver d’abord  une petite introduction en italiques de ce qui sera traité dans l’article suivi par les auteurs de l’article, leur diplôme et leur adresses e-mail. Suivi par la photographie du résultat final de la restauration.

Ensuite, on a une petite fiche technique qui renseigne sur le titre de l’œuvre, l’auteur, la date, la technique, des annexes, les dimensions de l’œuvres, le numéro de registre, la coordination du projet, l’équipe de restaurateurs, les stagiaires en collaboration, les analyses physico-chimiques effectués et le nom de ceux qu’on photographie le procès.

© Capture d'écran du site Unicum

© Capture d’écran du site Unicum

L’œuvre Le grand jour de Gironne de Ramon Martí Alsina  datée d’entre 1863-1864 avait suivit des endommages lors des bombardements durant la Guerre civile à l’ancien Palais de Beaux-Arts.

© Carles Aymerich

Elle avait été ensuite envoyé et gardé dans la reserve du Museu Nacional d’Art de Catalunya (MNAC). La restauration a débutée en 2009 en collaboration du MNAC et le Centre de Restauració de Béns Mobles (CRBMC). Tout cela est indiqué dans la partie d’introduction de l’article. L’introduction Suivi par l’état de conservation de l’œuvre et tout le procès détaillé de l’intervention. A la fin, nous retrouvons une petite bibliographie, très utile en relation avec l’article.

© Capture d'écran du site Unicum

© Capture d’écran du site Unicum

Nous remarquons que le dégrée de complexité de l’information est très élevé. Les articles visent principalement un public connaisseur car on ne voit même pas d’images qui pourraient illustrer le procès. Cependant, les amateurs qui ont déjà acquis un certain vocabulaire peuvent arriver à comprendre les articles.

L’idée de faire un site international est très intéressante. Cependant, le site a encore besoin d’améliorations et d’interactivité. Beaucoup d’articles ont le drapeau de la langue italienne ou anglaise mais une fois que l’on clique dessous on nous informe que l’article n’est pas disponible qu’en espagnol ou catalan. De plus, bien qu’on trouve un outil commentaires sur tous les articles, nous ne voyons presque jamais des commentaires. Dommage que le site ne soit pas encore traduit en français car il y a beaucoup de contenus très utiles pour les professionnels de la restauration.

Les prestigieuses restaurations du Musée du Louvre

Le Musée du Louvre est un lieu qui regorge de milliers d’oeuvres d’art qu’il faut bien évidemment entretenir. C’est pourquoi, en tant qu’institut public, ce musée fait appel à des restaurateurs par le biais d’appel d’offres.

« Assurer l’étude scientifique des collections » et « concourir à la recherche » sont deux missions fondamentales assignées au musée du Louvre. Dans la rubrique « Recherche scientifique » que vous trouverez en pied de page d’accueil, le musée présente tous les projets menés par les chercheurs du musée tant dans les départements que dans les services et délégations. En effet, le Louvre est à lui seul un véritable pôle de recherche scientifique, et recense, à la joie des professionnels comme des curieux, les études, les fouilles, les acquisitions, les expositions et les restaurations d’oeuvres.

Le Musée du Louvre donne accès à un inventaire en ligne d’une cinquantaine de rapports de restauration d’oeuvres d’art. Ceux-ci présentent toutes les étapes d’une restauration déontologique du constat d’état à l’intervention. Il procure également aux navigateurs une bibliographie exhaustive, la présentation de l’équipe et des équipements, le tout dans un langage technique qui n’est cependant pas inaccessible aux amateurs. Les rapports sont classés chronologiquement, le premier sur la liste étant le dernier rapport publié. Il présente : le titre de l’oeuvre, les intervenants, et le département dans lequel se trouve l’oeuvre restaurée. Chaque rapport est disponible en anglais.

  • Voici quelques exemples de restaurations de peinture que nous allons tenter de présenter :

Etudes et restauration du Reniement de Saint Pierre des frères Le Nain.

Restauration : Le Reniement de Saint Pierre des frères Le Nain

Il est indiqué que cette restauration à été faite par le C2RMF, par deux restaurateurs : Jean-Michel Hulot pour le support et Frédéric Pellas pour la couche picturale en 2009. On nous donne les dates du peintre, le titre de l’oeuvre et ses dimensions, la technique utilisée et la nature de l’acquisition. Après une brève présentation du cheminement de l’oeuvre dans le temps et des peintres, on nous présente un constat d’état : la toile, dont les bords originaux supérieur sont conservés, montre sur les quatre côtés des guirlandes de tension prononcées qui, avec les marques de l’ancien châssis, attestent que les dimensions actuelles du tableau sont très proches de son format original. On détecte la présence d’un vernis oxydé jaune et encrassé, de larges repeints (donc cette oeuvre a déjà été restaurée auparavant). On sait aussi qu’un rentoilage a été effectué après 1842 (datation fournie par les journaux utilisés en bordage). La radiographie de la couche picturale a pu montrer que deux autres scènes ont été peintes avant celle que nous voyons actuellement. Après l’intervention, le nettoyage a révélé la profondeur et la luminosité du vêtement de saint Pierre, dont le bleu est exécuté en lapis sur une sous-couche mélangeant indigo et blanc de plomb.

En plus de rapports de restauration, le musée du Louvre présente également des mini-sites pour les restaurations d’oeuvres très connues, comme par exemple, l’actuelle restauration de la Victoire de Samothrace pour laquelle le Louvre a lancé un appel au mécénat public qui a permis une subvention d’un million d’euros. Vous aurez accès sur ce mini-site à une vidéo de présentation, les études en cours, les découvertes… On a par exemple découvert que cette statue était polychrome.

Restauration : La Victoire de Samothrace

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